Vi



Titre:  Vi
Auteur:  Kim Thúy
Editeur: Libre Expression
Pages: 144
Parution: avril 2016
Genre: Nouvelle/Littérature québécoise


Résumé

Mon prénom, Bào Vi, illustrait l'intention de mes parents de « protéger la plus petite ». 
Si l'on traduit littéralement, je suis « Précieuse minuscule microscopique ». Comme dans la plupart des cas au Vietnam, je n'ai pas su être à l'image de mon nom. Souvent, les filles qui s'appellent « Blanche » ou « Neige » ont le teint très foncé, et les garçons nommés « Puissance » ou « Fort » craignent les grandes épreuves. Quant à moi, je grandissais sans cesse, dépassant de loin la moyenne et, du même élan, me projetant en dehors des normes.




Ce que Geneviève en pense

Kim Thúy s'est révélée aux Québécois en 2009 avec la publication de Ru. Sa plume délicate et brève a littéralement conquis le monde. 

Aussi, récidive-t-elle avec Vi. Toujours aussi bref avec ses 144 pages, le livre nous ramène au Vietnam des années '70 dans toute sa beauté et son horreur. Ses personnages nous donnent l'impression qu'ils ont existé et sont une partie d'elle-même, que c'est sa vie qu'elle nous dévoile tranquillement. Une impression d'autant renforcée par la narration à la première personne. La fuite d'un pays oppressé par un dictateur sanguinaire.

J'ai beaucoup aimé cette fenêtre sur la culture vietnamienne, si différente de la mienne. Comment ne pas être frappée en effet par la mère de Vi dont la simple fierté de porter le nom de son mari lui fait pardonner les incartades de ce dernier. J'ai cherché à qualifier ce qui pouvait expliquer une telle attitude : force? sagesse? fierté? dépendance? orgueil? Peut-être un peu de tout cela. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Hillary Clinton en découvrant cette femme.

Kim Thúy a également un don pour les descriptions. Tout n'est que poésie et image lumineuse. En la lisant, on ne peut que rêver de visiter le Vietnam. Même Limoilou que je connais pourtant y revêt une allure romantique.

J'avoue toutefois être restée sur ma faim. Le format nouvelle, avec sa finale légèrement en queue de poisson me laisse une impression de manque. J'en voulais plus. Mais encore une fois, je ne peux qu'admettre que cela sert son personnage principal, nous permet de mieux cerner sa personnalité.

Je vous recommande donc ce petit bijou qui démontre si bien la force des femmes.

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